Au moment où vous lirez ces lignes, je serai probablement dans l'avion en direction de San Diego ! Eh oui, c'est ce samedi 11 mai que débute mon périple californien. Pour vous occuper d'ici mon retour, je vous propose un petit review de ma sortie à la cabane à sucre du Pied de cochon (parce que non, les cabanes à sucre traditionnelles ne sont pas assez décadentes, grasses et sucrées... hihihi !).
D'abord : végétariens et diabétiques, abstenez-vous de lire ce post ! La cabane APDC, c'est de la viande, du gras et du sucre, point. Pas l'ombre d'un fruit au menu, et je ne considère pas 2 bouchées de légumes comme une portion digne du guide alimentaire canadien.
Pour ceux et celles qui sont encore avec moi, attendez-vous à quelque chose de grandiose. Vous aurez mal au foie à la simple lecture de ce billet. Je crois que j'ai même eu des palpitations cardiaques au cours du repas, hihihi !! Disons que c'est un menu qu'on se permet une fois par année, et c'est amplement suffisant. Suffisant pour permettre à notre foie de se nettoyer, mais juste assez pour y rêver pendant les 364 prochains jours, en attendant d'y retourner l'année d'après.
Ce qu'il faut savoir avant d'aller à la cabane, c'est qu'on ne doit pas être pressé de s'asseoir. En effet, nous avons mis près de 40 minutes pour avoir une table, malgré que nous avions réservé. Ce fut toutefois une bonne raison pour tester le martini à la tire d'érable, somme toute assez cher, soit 14$, pour une once et demie de vodka avec un bâton de tire dedans, mais ô combien pittoresque ! Et maintenant, passons aux choses sérieuses.
Tout d'abord, les hors d'oeuvres. Ah ben oui. Monsieur Picard n'allait pas simplement nous garrocher une soupe aux pois et des cornichons sucrés. Ah ben non. Nous avons plutôt eu droit pour débuter le tout à une tour de mignardises. Une empilade de plein de bonnes choses sucrées. Oui, on commence avec un dessert. Et alors ? Qui se plaindrait d'un repas qui débute ET se termine par un dessert ? Pas moi ! Cette mise en bouche se voulait une ode à l'érable avec sa dizaine de douceurs déclinées sur un même thème. Les plateaux étaient composés des classiques cornets de tire et de sucre à l'érable, de whippets maison à l'érable, de cannelés à l'érable (cuits à la perfection), de tire éponge à l'érable, de barbapapa à l'érable (réellement délicieuse), de trous de beignes à l'érable (mes "moins préférés" du lot), de croissants aux amandes, de popcorn au caramel à l'érable, de shooters de whisky à l'érable (c'est pas pour les faibles ça !!!), de crème caramel à l'érable et d'une gelée de yogourt à l'érable, qui détonait avec le reste avec sa pointe d'acidité mais qu'on a tout de même bien apprécié.
Personnellement, j'en avais déjà eu pour mon argent juste avec ce plat, mais ça ne faisait que commencer. Après les hors d'oeuvres vinrent ce qu'ils ont appelé les "entrées". D'abord, une omelette aux patates et fromage garnie de bacon fumé maison et de ris de veau. Je ne suis pas particulièrement fan de ris de veau, alors je ne vous entretiendrai pas sur la saveur de celui-ci, mais je peux vous dire que la cuisson était parfaite : panure légère et citronnée à l'extérieur avec un intérieur fondant et moelleux. Pour les adeptes, je suis certaine que c'est du bonbon. L'omelette en soi était parfaitement réussie et je n'ai absolument aucun mot pour décrire à quel point les gros morceaux de bacon étaient divinement délicieux et fumés à la perfection.
Comme deuxième entrée, nous avions droit à une crêpe garnie de fèves au lard, fromage cottage et de généreux morceaux de foie gras et de saumon fumé. À première vue, c'est une drôle d'association, mais je vous jure que c'était dément ! Je ne suis pas du genre à mélanger ma nourriture (ceux qui me connaissent rient amplement de moi sur ce sujet...!) mais cette fois, j'ai pris des bouchées contenant un peu de tout et j'ai été absolument ravie. En plus c'est tout con à faire, je pourrais en faire à la maison ! Bon, le foie gras en moins, disons que c'est pas dans mon budget hebdomadaire comme ingrédient...
Comme troisième entrée, nous avions une salade aux abats (foie, coeur, gésiers) garnie d'oreilles de criss. Alors là, oubliez les oreilles de criss hyper salées et assez dures pour vous briser une dent en croquant dedans. Imaginez plutôt une oreille de criss au goût léger et à la texture fluffy. Je ne sais pas comment ils les cuisent, mais elles sont littéralement puffées, pleines d'air. Un pur plaisir à manger. Ce n'est pas moins gras, mais c'est tellement plus agréable sous la dent ! Pour ma part, je ne suis pas très "abats" mais j'ai goûté à tout ce que j'ai eu dans mon assiette. Le foie était encore rosé, ce qui est la cuisson attendue pour cet abat. Mais rien à faire, je n'aime pas le goût du foie. Les coeurs (ou rognons ? Ce n'était pas clair pour moi) étaient exquis par contre, avec un bon goût et une texture bien ferme sous la dent.
Comme dernière entrée, deux pilons de canard en sauce BBQ à l'érable à se partager. Ça faisait plus "classique", mais c'était délicieux et je ne me suis pas lassée de m'en lécher les doigts !
On passe ensuite au plat principal. Avant que ces plats arrivent, on avait encore de l'énergie et on croyait avoir de l'espace dans notre estomac, mais grave erreur... On nous amène un demi poulet désossé farci d'un mélange de saucisse, homard et foie gras ainsi qu'un jambon glacé à l'érable et à l'ananas, le tout accompagné de ridicules haricots verts (mon avis : c'est une blague de Martin Picard). Le poulet était cuit à la perfection : tendre et juteux. Pour ma part, j'ai trouvé le goût de la farce trop viandeux, mais ça ce sont mes goûts bien personnels de mangeuse de tofu ! Reste que c'était un plat très réussi. Le jambon a fait l'unanimité : on l'a adoré. Un gros morceau de cochon qui s'effiloche à la fourchette, un tantinet salé mais que voulez-vous, c'est du jambon ! Les haricots, pour être bien honnête, je n'y ai pas goûté lors du repas. J'en ai ramené dans mon doggy bag, mais ce n'est pas pareil une fois réchauffé.
À ce point-ci, on est prêts à éclater et on rêve juste de se coucher en boule dans un coin pour dormir. Juste le fait de manipuler les restants pour les mettre dans nos doggy bags nous lève le coeur, c'est tout dire. Mais quand on voit arriver le dessert, une porte secrète s'ouvre dans notre estomac et on plonge dedans tête première !
Premier dessert : crème glacée à la vanille garnie de tire à l'érable. Bon, comme de la crème glacée, ça ne se ramène pas à la maison, on se "force" à la manger (gros sacrifice... on a vidé le bol !). La crème glacée était molle, juste comme je l'aime. Je ne sais pas si c'était sa texture habituellement ou si les 30 degrés au soleil aidaient à la ramollir. Le fait était que c'était excellent.
Arrive ensuite un plat sous cloche qui baigne dans une mystérieuse fumée. La cloche se soulève et nous révèle un gâteau des anges étagés garni d'une meringue à l'érable et de pacanes pralinées. Oh my god... Celui-là, on l'a coupé en quatre et on a tout ramené parce que sérieusement, on ne pouvait plus rien avaler. Je l'ai mangé le lendemain et je n'ai pas regretté d'avoir attendu car j'ai pu le savourer à ma guise : un gâteau des anges plutôt dense (ce qui me plaît bien, car je n'aime pas la texture typique du gâteau des anges) et légèrement citronné, une meringue aérienne merveilleusement "érablée" et une garniture aux pacanes vraiment cochonne. Vraiment, un superbe gâteau. Je n'hésiterais pas une seconde à le refaire chez moi pour des invités. Et la meringue à l'érable, quelle belle invention !
Par la suite,
sur les conseils de Joël, on va prendre une marche dans le boisé jusqu'à l'enclos des cochons (environ 15 minutes de marche pour ceux que ça intéresserait). La forêt est magnifique et on croise des talles de trilles blanches à perte de vue. L'enclos des cochons est immense et contient probablement une vingtaine de têtes (visibles), dont la moitié en mignons porcelets, possiblement le fruit du dur labeur que Joël a pu observer lors de sa visite précédente... En effet, il a dû travailler fort le gros verrat ! On a vu des cochons se rouler dans la boue, se gratter sur des poteaux, manger de la tôle (!) - comme dans le film Chat noir chat blanc, pour les initiés - et deux des jeunes se sont évadés de l'enclos pour y retourner via la clôture électrique. En fait, le premier s'est fait prendre par le courant, et le deuxième, voyant la malchance du premier, a décidé de sauter par-dessus le fil. Pas si bête !
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Celui de gauche, c'est le gros verrat ! |
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Des porcelets de toutes les couleurs ! |
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Les deux fugitifs |
Bref un excellent repas, une orgie de bouffe qu'il est préférable de garder pour les grandes occasions. Personnellement, je ne compte plus aller dans les cabanes traditionnelles. L'expérience culinaire n'est même pas comparable. Vivement 2014 pour la prochaine édition !